24 nov. 2009

De nouvelles obligations en matière de stress au travail ?

Que peut et que doit faire un employeur face au stress de ses collaborateurs ? Une avocate et une psychologue du travail font le point.

Journal du Net: Le bilan alarmant des suicides sur le lieu du travail a porté le stress à la une de l'actualité. Le gouvernement entend bien voir les entreprises se saisir du sujet, mais, à défaut de réactivité des entreprises, la question d'une législation coercitive risque de se poser.



Stress, de quoi parle-t-on ?
L'accord cadre européen de 2004, qui sera repris sur ce point par  l'ANI du 2 juillet 2008, tente de définir la notion de stress comme une exposition prolongée à des pressions intenses, l'individu se sentant inapte à combler "un écart avec les exigences ou les attentes les concernant".

Le point de vue de Sophie Auger, psychologue du travail, sur cette définition :
Le stress est un "état", pas une maladie. Il est une manifestation subjective en réponse à une situation objective. Ce point est fondamental pour prendre en compte le caractère multiforme et complexe de la souffrance et de la fatigue qu'il engendre. Il n'y a pas une cause qui produit un effet, mais une interaction de facteurs multiples qui produit des effets propres à chaque individu. Le stress joue un rôle essentiel pour pouvoir faire face à l'imprévu, mais peut être à l'origine de nombreuses pathologies (cardio-vasculaires, dermatologiques, psychologiques, TMS...) lorsqu'il perdure au-delà du strict temps nécessaire pour répondre à une situation.

Cette chronicisation du stress devient pathogène car elle épuise l'organisme au-delà des ressources de l'individu qui, pris dans cette surenchère de la réponse toujours plus adaptée, développe un "stress surajouté" pouvant entraîner des sentiments négatifs : impuissance, illégitimité, inefficacité, concurrence déloyale, conflit d'éthique, perte de sens dans l'activité. Ce sont autant de sensations décrites par les individus dans les milieux professionnels où la prise en compte des conditions de travail (matérielles, organisationnelles, psychologiques) n'est pas respectueuse de l'équilibre entre ce qui est demandé et ce qu'il est possible de faire, ni entre l'effort fourni et la reconnaissance obtenue. On retrouve dans les composantes d'une situation de stress : l'inadéquation entre la demande et les moyens, la pression temporelle, la pression des objectifs, la suractivité ou la sous-charge de travail, la non-reconnaissance du résultat et des efforts consentis...

Quels sont concrètement les facteurs de stress au travail ?
Certaines situations, comme les changements organisationnels, sont a priori génératrices de stress. A ce titre, le rapport HIRES, consacré à la santé au travail dans les contextes des restructurations (publié au premier trimestre 2009), cite les restructurations permanentes qui, à la différence des restructurations de type "crise", peuvent mener à une intensification du travail, à une ambiguïté des tâches et à un état permanent d'insécurité, qui génèrent de longues périodes de stress.

Le point de vue de Sophie Auger, psychologue du travail :
Les situations professionnelles qui insécurisent les salariés et mettent l'individu face à une compétition, ou un défi à relever pour lui-même ou qui l'isolent, sont potentiellement génératrices de stress. Ainsi, les périodes de changements (restructuration, délocalisation..) sont source de stress, parce qu'elles impliquent des périodes d'incertitude et de perte de repères (attente de l'annonce d'un plan social), des peurs (crainte de ne pas être à la hauteur des nouveaux objectifs si on reste dans l'entreprise, de perdre son emploi). De nouveaux modes de management, de nouvelles procédures de travail engendrent à leur tour aussi leurs propres facteurs de stress, parce qu'ils signifient notamment dissolution des équipes de travail et donc perte de soutien et de reconnaissance entre pairs, ou bien mise en comparaison de méthodes de travail et déni d'un savoir-faire acquis au profit de nouvelles procédures.



Quelles obligations et quelle responsabilité pour l'employeur ?
C'est au titre de son obligation générale de sécurité que la responsabilité de l'employeur peut être évoquée en ce domaine. En effet, selon l'article L4121-1 du Code du travail, "l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés". Dans cette optique, il est tenu d'éviter les risques, et d'évaluer ceux qui ne peuvent être évités. En conséquence, il a bien une obligation de prévention en matière de risque de stress.

A l'heure actuelle, ce n'est qu'à la réalisation d'un dommage que la responsabilité de l'employeur sera mise en cause. En effet, si le stress n'est pas une maladie, une situation de stress endémique peut donner lieu au développement de maladies (troubles musculosquelétiques, dépression, risque cardio-vasculaires), voire à des suicides dont le lien avec le travail sera mis en évidence, ou favoriser des actes de harcèlement.  Dès lors, la responsabilité de l'employeur, toujours au titre de son obligation de sécurité, pourra être mise en cause.

Le plan d'urgence annoncé par le gouvernement incite les grandes entreprises à lancer des négociations sur la prévention du stress au travail. Si l'identification des facteurs de stress et l'élaboration de mesures de prévention ad hoc doivent être mises en place, en concertation avec les différents acteurs de l'entreprise, il convient de veiller à ce que les méthodes de management ne deviennent pas elles-mêmes objet de négociation. En effet, à défaut de pouvoir circonscrire précisément la notion de stress, l'attention risque de se porter sur les causes, et principalement sur le management. Les employeurs doivent veiller à rester sur le terrain de la santé et de la sécurité des salariés et à ne pas accepter de limiter leur pouvoir décisionnel en matière de techniques de management.
 

L'Insee dévoile trois études axées sur une "approche ménages"

Reuters: Dans l'esprit du rapport Stiglitz sur la mesure du bien-être, l'Insee a présenté mardi trois études centrées sur les ménages et qui soulignent leurs inégalités en matière de revenus et de consommation.


Le rapport publié le 14 septembre par la commission Stiglitz, mandatée par le président Nicolas Sarkozy pour étudier de nouveaux moyens de mesurer la performance économique, recommandait une approche axée sur les ménages et non plus sur la production pour appréhender le bien-être d'une société.

"L'approche ménages est, depuis plusieurs années déjà, au cœur des travaux de l'Insee mais ces études sont une première au plan international", a souligné Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Institut national de la statistique et des études économiques, au cours d'une conférence de presse.

L'étude sur les inégalités entre ménages dans les comptes nationaux montre que les 20% de ménages les plus aisés disposent de 40% environ de l'ensemble du revenu disponible, tandis que les 20% les plus modestes s'en partagent 8%. Les prestations sociales représentent 52% du revenu disponible des ménages modestes alors qu'en haut de l'échelle, 32% des revenus des ménages aisés proviennent du patrimoine.

Les écarts de consommation (de 1 à 3 entre les 20% les plus modestes et les 20% les plus aisés) sont moins élevés que les écarts de revenus (de 1 à 5) car les ménages les plus aisés épargnent beaucoup plus.
Les 20% de ménages les plus aisés réalisent ainsi 80% de l'épargne totale des ménages alors que le taux d'épargne (d'environ 16% au plan national) est faible, voire négatif pour les 20% de ménages les plus modestes.


10% DES MÉNAGES ONT 46% DU PATRIMOINE

Une autre étude sur les transferts en nature aux ménages révèle que l'éducation, la santé et les autres services assurés par les administrations représentent l'équivalent de 23% du revenu disponible des ménages.
Une fois pris en compte les transferts en nature, la santé représente 18% des dépenses des plus modestes et l'éducation 16%, soit davantage que les dépenses d'alimentation (11%). Ils représentent logiquement une part plus faible du total des dépenses des plus aisés.

La troisième étude, sur les inégalités des niveaux de vie entre 1996 et 2007, confirme que les bas revenus se sont rapprochés des catégories intermédiaires sur cette période alors que les revenus élevés se sont détachés.
"Durant ces onze années, les revenus situés au-dessus des 10% les plus faibles et en deçà des 10% les plus élevés ont vu leur part baisser de 1,4%", précise l'Insee.

Entre 2003 et 2005, une personne sur trois a vu son revenu varier de plus de 30%, à la hausse ou à la baisse, par exemple sous l'effet d'événements professionnels ou familiaux (périodes de chômage, séparation conjugale, etc.).

"Ainsi, entre 2003 et 2005, le niveau de vie médian de la population a augmenté mais, au niveau individuel, il y a eu à peine plus de 'gagnants' que de 'perdants', note l'étude.

Les inégalités sont plus importantes en termes de patrimoine qu'en termes de revenus: 46% du patrimoine total est détenu par 10% des ménages, alors que les 10% les moins dotés en détiennent moins de 1%.

L'Insee promet d'autres travaux en 2010 en lien avec le rapport Stiglitz, et jouera parallèlement un rôle moteur pour la mise en œuvre de ses recommandations au plan mondial grâce à sa coopération avec Eurostat - l'agence de statistiques de l'Union européenne - et l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui compte notamment les Etats-Unis parmi ses membres.

"L'Insee et le service de statistique publique seront à la pointe de l'engagement international", a assuré Jean-Philippe Cotis, qui faisait partie de la commission présidée par l'économiste américain et prix Nobel de l'Economie Joseph Stiglitz.

L’emailing, un canal de communication incontournable en temps de crise

Frédéric BURON, Relation Client: L’email marketing est aujourd’hui un des canaux les plus puissants de communication online, et le web marketing devrait considérablement croître en 2010. 

L’emailing séduit de plus en plus de sociétés de tous types, et devient incontournable dans la stratégie marketing des entreprises. Il intervient dans la prospection, la collecte d’adresses, la conquête et la fidélisation. 

Pour élaborer une stratégie d’emailing, il convient de bien connaitre sa cible pour lui adresser le bon message au bon moment. Mais au-delà du simple routage, le suivi de campagne se révèle indispensable: statistiques et analyses sont des outils précieux pour mesurer l’impact de ses campagnes. L’emailing est un média souple, rapide (quelques minutes suffisent), efficace tout en étant peu coûteux. En outre, la personnalisation qu’offre l’emailing permet de tisser une relation « one to one » avec le consommateur. Ce dernier étant de plus en plus sollicité, il convient de respecter certaines bonnes pratiques en la matière. 



L’email marketing est puissant mais aussi complexe. Celui-ci doit être géré de façon rigoureuse pour aboutir à des résultats satisfaisants. Le succès n’est assuré que si un savant mélange de techniques est respecté. La limite de vie de l’email est le temps limité accordé à la lecture.

Pour une campagne e-mailing réussie, il faut suivre plusieurs conseils pendant et après l’envoi :

Soigner la création et le message : la conception de l’email doit être claire, attractive et représentative de l’offre. Des règles techniques doivent être suivies pour assurer la lecture du message
L’objet du message est très important car celui-ci déclenche l’ouverture du mail.
Savoir toucher son client au bon moment : pour une cible B to B, il est déconseillé d’envoyer une campagne le mercredi, jour traditionnel des enfants. Les profils B to C, quant à eux, sont les plus complexes et demandent une segmentation fine et une bonne connaissance de sa base de données.
Prendre le temps d’analyser ses campagnes permet de comprendre et d’assimiler les bonnes pratiques de l’email marketing.


Objectif : Atteindre 100% de délivrabilité

Les fournisseurs d’accès Internet étant de plus en plus stricts contre le spam, les marketeurs doivent travailler sur la délivrabilité de l’e-mailing :

Avoir une base de données de qualité.
Rédiger un sujet d’email concis : certaines règles basiques existent comme d’éviter les sigles, les majuscules, les mots considérés comme spamwords…
Faciliter la gestion des abonnements et contenir un lien de désinscription dans l’emailing est une obligation légale.


Réussir une campagne d’emailing est un savant dosage entre délivrabilité et respect des fondamentaux du marketing permettant la transformation des ventes.

Notons aussi que l’e-mailing est le reflet de l’image d’une entreprise. Il faut donc veiller à sa qualité et bannir les envois non ou mal ciblés (Spam..). Une campagne mal réalisée nuit à la crédibilité de l’entreprise.

 

3 conseils pour optimiser votre Email marketing


L’e-mail marketing n’est pas une stratégie toujours évidente à mettre en œuvre et il est souvent préférable de s’appuyer sur des conseils d’experts pour orienter ses choix. Parmi les nombreuses listes présentes sur la Toile du type « A faire » et « A ne pas faire », l’auteur vous propose 3 de ses listes préférées :
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Liste de conseils n°1 : règles générales du succès de l’e-mail marketing
- Avoir une vraie bonne raison pour envoyer un e-mailing.
- Planifier sa stratégie d’e-mail marketing.
- Avoir les bons outils en place.
- Avoir les ressources nécessaires à disposition (création, contenu, design, routage…).
- Suivre, évaluer et analyser les résultats.
- Ne pas avoir peur d’être innovant.
- Jouer la carte du multicanal.
- Se créer une check-list.
- Suivre les 5 éléments de la réussite de la liste n°2.
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Liste de conseils n°2 : Les 5 éléments du succès
- Comprendre l’impact de sa communication sur ses contacts et respecter leurs attentes.
- Ajouter de l’intelligence au design.
- Conduire à l’achat grâce à des appels à l’action percutants.
- Créer des messages de services et développer l’e-mailing transactionnel.
- Ajouter des éléments viraux dont le partage par e-mail et sur les réseaux sociaux. Pour information, 28 % des internautes recommandent des produits à des amis.
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Liste de conseils n°3 : Ne pas oublier de…
- Mettre au point un calendrier de diffusion.
- Etre conscient que la valeur d’une campagne réside en la qualité des adresses de la base de contacts (opt-in).
- Prévoir des programmes d’activation, de fidélisation et de réactivation.
- Repérer et valoriser les indicateurs clés de performance qui font sens pour l’entreprise.
- Analyser le comportement des contacts de votre liste à chacune de vos communications.
- Adapter les landing pages.
- Optimiser le contenu des messages en fonction des résultats précédents.
- Élaborer des stratégies pour développer de manière organique sa base de contacts.
- Déterminer l’utilisation du multicanal en amont.
- Schématiser les scénarios de campagnes et les campagnes récurrentes (e-mails de services, transactionnels…).

Source: Email Marketing

23 nov. 2009

Škoda réinvente la personnalisation automobile

Begeek: Škoda vient de s’offrir un configurateur internet révolutionnaire. Grâce à son agence digitale Shiva Communication, Škoda devient la première marque automobile à offrir un potentiel de personnalisation d’un véhicule totalement illimité.

stickanddrive

Stickn’drive permet à l’utilisateur d’habiller sa future Škoda Fabia selon ses souhaits. Il n’est plus question de changer la couleur de la voiture ou d’ajouter des accessoires puisqu’avec Stickn’drive vous aurez libre choix sur la customisation de la carrosserie, des pare-chocs aux rétroviseurs avec de multiples outils de dessins.

L’outil permet de générer instantanément des vues 3D et le fichier d’impression d’un sticker habillant totalement la carrosserie.

stickanddrive- config

Shiva Communication et Škoda organisent un concours du 13 octobre au 15 décembre 2009. Un jury de professionnels désignera la Fabia la plus créative et récompensera le vainqueur en lui offrant une Fabia totalement stickée ! 3000 euros reviendront également à l’internaute dont la création aura reçu le plus de votes.

Fabia by So-Me

L’artiste So-Me et la créatrice Stella Cadente ont été invités à tester l’outil et réaliser les premières créations. Le résultat est plutôt sympa! Je vous invite à aller jeter un œil sur leurs créations et celles des utilisateurs sur Stickn’drive.

Et pourquoi pas tenter de remporter le concours!?

22 nov. 2009

Royaume-Uni : Un constat important dans le domaine touristique gay friendly


Touristiquementgay: Le secteur du tourisme, forcé de faire face à des réductions de dépenses en raison de la crise économique internationale, a vu en le tourisme spécialement conçu pour les groupes gays une mine d'or pouvant générer des avantages à long terme... de façon significative.

C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le PDG de Out Now Consulting, Ian Johnson, qui a noté que seulement au Royaume-Uni, environ 3 millions de personnes gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres ont un revenu total de 81,000 millions de livres (89,600 millions d'euros), ce qui représente une niche de marché « très attractive » en ce moment.

La tête de ce conseil spécialisé dans dans le domaine a souligné, lors d'une conférence de presse tenue dans le cadre de l'exposition World Travel Market (WTM) qui se tient à Londres, qu'on « ne peut pas fermer la porte à un groupe qui se déplace pour plus 700,000 millions US dollars aux États-Unis chaque année ». De nombreuses villes ont compris le potentiel de ce marché et se présentent maintenant comme destination touristique gay friendly, offrant des itinéraires spécialement conçus pour ces groupes.
C'est le cas de Tel-Aviv en Israël. À travers une offre de services dédiés aux homosexuels qui mélangent la culture, l'histoire, le soleil, la plage et la vie nocturne, elle est devenue au fils du temps une nouvelle « capitale homosexuelle ».

Le domaine du tourisme gay friendly ne semble donc pas sur sa fin.

Saint-Etienne veut séduire la communauté gay et lesbienne

Le progres: Pour attirer une nouvelle clientèle, Totem, l'Office du tourisme de l'agglomération stéphanoise, a ciblé une niche très particulière, celle de la communauté homosexuelle internationale.


Un peu partout dans le monde, le tourisme gay et lesbien connaît un formidable essor. Avec des revenus près de trois fois supérieurs à la moyenne, la clientèle homosexuelle est réputée dépensière et consacre une part très importante de son budget aux loisirs, aux voyages, privilégiant le plus souvent les hôtels de luxe. Ce n'est donc pas un hasard si Maison de la France, chargée de la promotion touristique de l'Hexagone à l'étranger, cherche à séduire la clientèle gay et lesbienne. Hier, ce sont dix journalistes, spécialisés dans la presse homosexuelle, venus d'Europe mais également des USA, qui ont fait une halte d'une journée dans l'agglomération stéphanoise, après avoir visité Montpellier et Lyon. « Ce que nous voulons, c'est monter qu'il y a des villes "gay friendly", très ouvertes à la communauté homosexuelle, explique Karine Gourgue, qui accompagnait la délégation de journalistes. L'objectif affiché est bien de développer une offre commerciale par segment et de générer des recettes. » Des journalistes qui ont visiblement été séduits par l'accueil chaleureux des Stéphanois. De là à faire de l'agglomération stéphanoise une destination prisée pour la communauté homosexuelle, il n'y a qu'un pas. Totem, l'Office du tourisme intercommunal, propose même sur son site Internet une page pour un accueil gay friendy sur le territoire stéphanois, avec toutes les bonnes adresses pour boire un verre, manger, dormir, se divertir. En deux mots, accueillir dans les meilleures conditions la communauté homosexuelle. Une stratégie marketing de niche, qui a été développée comme pour n'importe quel type de clientèle, explique-t-on à l'Office du tourisme, qui ne veut pas faire de ségrégation et qui a compris tout l'intérêt de miser sur le tourisme communautaire, au risque peut-être de choquer, alors que l'on ne compte plus aujourd'hui les villes qui lancent leurs brochures touristiques gays et lesbiennes. Mais Saint-Étienne a encore du chemin à faire pour décomplexer les esprits. « Notre clientèle vient de Haute-Loire alors que les Stéphanois préfèrent se retrouver à Lyon, explique Georges, le patron du Zanzi Bar à Saint-Étienne qui accueille une clientèle essentiellement homosexuelle. Ce qu'il faut surtout, c'est ne pas faire de ghettos, développer des établissements gays friendly, c'est-à-dire ouverts à tous et multiplier les animations comme les deux festivals de Saint-Étienne qui donnent désormais à la ville une nouvelle identité. »

Frédéric Paillas

Communauté homo : sortir de l'ombre dans une ville discrète

Pas facile pour les gays de vivre en province, et notamment dans de petites villes ou agglomérations moyennes. Le regard des autres reste lourd.
Et c'est justement pour changer ce regard et pour pouvoir « exister » à Saint-Étienne, sans être obligé de migrer à Lyon, que s'est créé en 2005 - à l'initiative de l'Espace Boris-Vian, des associations Actis et Rando's - un premier festival gay et lesbien « Face à face » basé sur le cinéma. Une ouverture par l'image sur la communauté gay confrontée au jugement des autres, à la réprobation de la religion, aux difficultés de s'insérer dans le monde du travail. Bref à faire partie intégrante de la société.
Ce festival, peu soutenu à l'origine par la municipalité, était une premier pas, à Saint-Étienne, pour sortir de l'ombre, dans une ville où la discrétion reste de mise, et les lieux pour homos toujours aussi rares.
Mais pas facile non plus de maintenir l'équilibre entre « communautarisme » et ouverture aux autres. C'est pour cela qu'en 2006 se créait en parallèle « Autrement gay » rassemblant l'Espace Boris-Vian, les associations Actis et Unis-Cité, pour des rencontres culturelles mêlant tous les publics, afin d'apprendre à vivre ensemble.
Si à Saint-Étienne les choses bougent lentement, elles bougent tout de même. Pour preuve, alors que sont fêtés les dix ans du Pacs, les homos pourront se pacser tout à fait officiellement à la mairie stéphanoise début 2010.

P.H.


Saint-Etienne 18e ville gay friendly de France

Le classement 2009 de « Têtu », mensuel homosexuel, accorde la 18e place à St-Etienne sur 33 villes de plus de 100 000 habitants. Lyon est la grande gagnante des villes gay friendly, Paris étant hors concours. Sur cinq critères, Saint-Étienne tire son épingle du jeu en vie culturelle (9e), se classe correctement en dynamique associative (15e) et politique municipale (16e) mais a encore des efforts à faire pour les lieux de sociabilité (23e) et la lutte contre l'homophobie (27e).